Reposons en paix [PV Ulrich]

La morsure du froid est ce qui viendra te réveiller, dans un premier temps tu chercheras ta couverture qui, comme très souvent se retrouve à l’autre bout de ton lit, trahissant une certaine agitation dans ton sommeil. Mais tu ne la trouvas pas, tâtonnant pourtant tout autours de toi, tes doigts s’enfoncèrent légèrement dans quelque chose de granuleux et poussiéreux. Tes paupières se rouvriront pour constater que ce que tu croyais être ton lit, n’est qu’un amas d’herbe et de terre. Mais le plus inquiétant n’était pas forcément sur ce quoi tu es couchée, mais où tu es couchée… en effet, tout autour de toi se trouvait des murs de terre. Fort heureusement, tu n’avais qu’à te redresser pour passer ta tête au-dessus de ses petits murs de terre. Mais en voyant se paysage s’offrir à toi, tu n’avais qu’une envie, retourner au fond de ton trou et fermer les yeux pour sortir de ce cauchemars. Tu eus d’ailleurs se réflexe de te pincer le bras… Mais non, tu n’étais pas endormi… Hélas. C’est avec une grande hésitation que tu te relavas et sortis du trou de terre. Le paysage autours de toi était sombre et lugubre, mais tu reconnus de suite l’ambiance d’un cimetière. D’ailleurs, tu étais bel et bien dans un trou qui était destiné à une tombe. Te penchant vers la pierre tombale, tu balayas de tes mains le lierre qui recouvrait les écritures pour y voir inscrit ton propre nom. Sur le coup de la peur, ton corps se recula, mais ton attention fut très vite attirer par un bruit d’ailes venant vers toi. Une énorme masse te fonça dedans, t’obligeant à lancer un cri remplis à la fois de peur et de surprise. Toi qui de base voulait te faire discrète ici… éviter de te faire remarquer… Même un mort enterré six pieds sous terre aurait pu t’entendre.

Cette énorme masse n’était autre qu’un simple hibou, tenant en son bec un papier qu’il semblait vouloir te destiner. Tu l’attrapas et l’ouvris sans être trop sûr de ton geste. Mais de toute évidence tu n’avais nul autre choix. "Rendez-vous au dernier étage du château avant le lever du jour. Trouvez-moi et vous pourrez partir. Bon jeu !" C’étaient les mots inscrits sur ce simple bout de papier. Et en effet, quand tu regardes au loin, tu remarques que le cimetière est en contrebas d’une colline abritant au sommet un château. Que faire ? Cette « mission » semblait complétement folle, mais d’un autre côté, tu n’avais nul autre choix que d’aller dans cette direction.

« Allez Lys reprend toi… Quelqu’un tente de te faire peur et s’il réussit il aura l’avantage. Alors tu vas lui montrer ton assurance et le prendre à son propre piège en lui montrant qu’il s’en est pris à la mauvaise personne. »

Même toi tu ne semblais pas croire en tes propres paroles. Mais tu tentais de te redonner confiance, peut-être te booster un peu. Tu avais souvent cette habitude de te parler à toi-même, mais ce n’était peut-être pas le lieu ni le moment là…  En tous les cas, tes pas se dirigèrent vers ce fameux château, mais avant cela tu allais devoir traverser ce fameux cimetière. Marcher entre les tombes, éviter de trébucher dessus… Tu étais aussi silencieuse qu’une souris, comme si tu avais peur de les réveiller.

Un nouveau son se fit entendre, mais cela n’avait rien à voir avec les bruissements d’ailes du volatiles de toute à l’heure, ni avec le vent qui soufflait sur les feuilles à terre. Il s’agissait bel et bien d’un bruit de pas, s’approchant de plus en plus. Ce brouillard qui t’entourait de plus en plus t’empêche néanmoins de voir ce qui s’approche de ta personne. Grace à ton expérience, tu pris tout de suite une position de mise en garde, prête à te défendre si quoi que ce soit devait arriver.

« Je vous ai entendus, êtes-vous celui qui m’a fait parvenir cette lettre ? »

L’ambiance se faisait de plus en plus pesante autour de toi, ou plutôt autour de vous à présent. Tu ne sais pas pourquoi, mais cette voix te semblait familière, bien que tu ne puisses toujours pas cerner cette silhouette, tu laissas tomber ta garde bien rapidement. Ton corps en entier sembla se soulager, ne pensant même plus à l’environnement qui pourtant, est en ce moment des plus hostiles. C’était sûr et certain, cette personne face à toi, tu la connais. Vous aviez fait quelques missions ensemble au part avant, avec d’autres membres de vos guildes respectives. Même si hormis ça, vous ne vous êtes jamais vu autrement, ni même seuls, tu avais su le reconnaître. Cependant, les choses ici ne semblent pas toujours être ce qu’elles sont, et si cela était un piège ? Qu’importe, de toute manière tout semblait improbable ici.  

« Ulrich ? »

Tes pas s’avancèrent vers celui que tu espérais avoir reconnus, jusqu’à temps de pouvoir le voir au mieux. C’est sans prévenir que tu te mis à accélérer le pas et te jeter littéralement contre l’homme face à toi en l’entourant de tes bras. Tu étais si soulagée de voir que c’était bien lui, soulagée de ne plus être seule. Ta manière de l’accueillir peut paraître un peu trop familière… peut-être d’ailleurs, n’apprécie-t-il pas se contact. Mais c’était plus fort que toi, ayant trop cette impression qu’il allait partir et que cela n’était qu’une simple illusion. Cependant, il n’était pas difficile à discerner que vous n’étiez pas seuls, serais-ce une autre personne de ta connaissance ? Ton regard se tourna vers cet être étrange, portant sur sa tête une énorme citrouille, à moins que ce ne soit sa tête justement ?

«  Hihihihi ! C'est bien gentil, tout ça, mais si on jouait un peu, hein-kabo ? »

Le sol se mit alors à trembler légèrement, vous obligeant à vous écarter. Ton intention partie très vite ailleurs lorsque tu remarquas que les pierres tombales elles-mêmes se mirent à s’animer… Mais si ce n’était que ça… Bien évidemment il fallait en rajouter. La brume devint une sorte d’immense fantôme sournois prêt à vous sauter dessus. Le temps n’était donc plus aux retrouvailles. Les pierres tombales se mirent à encercler les deux jeunes gens, petit à petit  comme si elles souhaitaient faire durer se moments  de souffrance.

« On va finir sous des pierres tombales avant même que l’on soit mort… C’est super… »

Deux d’entre elles prirent les devants en se jetant à une vitesse accélérée sur leurs proies. Tu eus se réflexe qui vous sauva peut-être la vie de leur balancer des piques de cristal les brisants alors en deux, ou plusieurs morceaux. Le cristal avait fort heureusement le dessus sur la pierre, laissant les débris de ses dernières tomber à tes pieds. En revanche, l’amas qu’avait formé la brume s’avança de plus en plus et contre ce genre de chose, tu ne voyais pas réellement quoi faire. Les pierres se s'avancèrent de plus en plus jusqu’à entièrement, vous emprisonner. Plus d’échappatoires, il fallait se battre, tout en gardant à l’esprit que pour s’en sortir, il fallait, à priori rejoindre le château.

«  On l'a déjà fait, on peut travailler en équipe et sortir de là... »

Ton regard se tourna de nouveau vers ton coéquipier, un léger sourire se dessina sur tes lèvres. C'était ta plus grosse qualité, même dans les pires situations tu arrives toujours à sourire.

Les choses semblaient aller dans un très mauvais sens pour vous, pourtant il y a de cela à peine quelques minutes, tu étais heureuse de trouver une connaissance avec toi. En même temps, qui voudrait être seul en pleine nuit dans un cimetière ? Qui plus est, sans savoir comment l’on est arrivé ici ? En tous les cas, tu as été mise en sûreté quelque instant grâce au mage de Guilty Steel. Il devait toutefois avoir plus l’habitude de ce genre de situation que toi… Ne nous le cachons pas, tu es douée pour découvrir les choses, mais une fois que cela engage un combat, tu ne sais plus trop où tu mets les pieds. Il suffit pourtant simplement de te concentrer, et de repenser aux entraînements que tu as reçus, qui ne sont pas vains à ce jour. Ton regard divagua vers le bas, regardant ses pierres bouger et tournoyer autour de l’arbre, mais il y avait toujours ce brouillard qui lui, commença à monter dans les airs pour aller à votre rencontre. Que pouvait-il contre vous après tout ? N’est-ce pas que de la fumée ? Ça ne peut-être qu'inoffensif… Néanmoins, tu vis ce visage à son centre, et cette énorme bouche qui pourrait vous avaler en entier tout deux… Parfois, il vaut mieux ne rien savoir, et éviter tout problème.  

« Lys ? La voix... Elle a dit "bon jeu" n'est-ce pas ? S'il s'agit d'un jeu, c'est qu'il y a une façon de supprimer cette brume, d'arrêter les pierres tombales, et d'ouvrir cette porte là-bas, sans y laisser notre peau. Cette brume n'est pas naturelle, il y a quelque chose qui la génère, il faut trouver quoi. Nous pourrons ensuite nous occuper des pierres, si besoin est. Qu'en penses-tu ? »

« Je pense surtout qu’il cherche à nous ralentir, et gagner du temps. D’après ce que j’ai compris, nous n’avons que peu de temps pour rejoindre le château… Et je doute que ce soit notre principal ennemi… Nous devons nous économiser. »

Peut-être n’avais-tu pas tort, ce ne serait pas la première fois que tu devais faire face à ce genre de technique. Épuiser ses adversaires, sur une épreuve bénigne avant de leur faire affronter leur véritable épreuve… Et là, évidemment, trop épuisés par la précédente, vous ne serez que des proies faciles.

« On a l’avantage d’être plus rapide, bien évidemment, il faudra trouver quelque chose pour ouvrir cette porte avant qu’ils ne nous rejoignent… Il veut jouer, on va lui montrer que nous ne sommes pas de simple pions.»

Ton regard se tourna de nouveau vers Ulrich, et lui adressa un clin d’œil, tout en lui faisant un petit signe de tête pour lui demander de te suivre. Tel un félin, tu te mis debout sur la branche sur laquelle vous êtes perchés et t’élança dans le vide, prenant appui sur l’une des tombes, et tombant de nouveau sur le sol, tu n’étais plus hors de portée de ces dernières. Néanmoins, tu ne te retrouvais plus encerclée comme toute à l'heure, te laissant plusieurs échappatoires. Il fallait toutefois être rapide, surtout lorsque quelques-unes d'entre elles vinrent te rejoindre, pendant que la brume monta doucement pour tenter d'attraper le jeune homme. Ton attention fut un moment portée sur lui, mais tu dus rapidement te reprendre lorsque de nouveau, les pierres tentèrent de te bousculer. Tes cristaux en brisèrent quelques-unes, les empêchant de t'approcher et de t'avoir en traitre comme tout à l'heure. Mais tu ne comptais pas partir sans que ton compagnon d'aventure t'es rejoint, te préparant à courir dès que cela sera fait.