De nouveaux amis. [Griffin Claw]

Dernière étape avant le quartier général de la guilde Griffin Claw, je suis prête, mais plus que moi, mon sac avec une tête de nounours dessus, ma belle robe blanche ou mes pieds nus... C'est surtout une paire de plats qui semble contenir une sorte de pâtes épaisse et couleurs bois ? Ainsi qu'une grande théière sans le moindre liquide qui sont prêt. J'ai récupéré un certain nombre de choses de mon ancienne guilde, étrangement leurs propriétaires n'étaient plus là pour les réclamer et il a été décidé que tout ce qui n'avait pas trop de valeur, qui serait alors vendue pour aller dans les caisses du conseil ou ce qui n'était pas trop rare ou dangereux et qui sont aller dans leurs coffres... Serait distribués aux membres restants. Le plus dur n'a pas était de savoir qui aller prendre quoi, mais de nous pousser à accepter de les voir comme étant à nous et non à la famille. L'individualisme est une notion très bizarre quand même... J'ai souvent entendu dire une phrase par le grand monsieur mince avec des lunettes rondes :"pauvre bougre, je rêve de vous voir reprendre une vie normale" mais je ne comprends pas ce qu'il veut dire, ma vie d'avant était tout ce qu'il ya de plus normal pour moi, j'ai d'aussi loin que je m'en souviens vécu comme ça. Je me demande ce que c'est cette normalité que les autres connaissent ?

Ainsi, j'arrive avec mes grands plats dans un sac, un gentil monsieur porte un gros sac de voyage et derrière lui une grande charrette tractée par un âne contient une partie de mes affaires, le reste arrivera plus tard quand j'aurais un chez-moi... Mais chez moi, ce n’est pas chez ma nouvelle famille ? Je ne comprendre vraiment pas, on m'a dit qu'une guilde, c'est un peu comme une grande famille, donc ce qui est à moi appartient à Griffin Claw non ? Le chef de la famille me répondra certainement. C'est heureux de se décharger de cette responsabilité, que les chevaliers qui m'accompagnent me laissent ici après avoir fait signer un papier à un des gardes de ce nouveau chez moi qui en est un, mais n'en est pas un.

"Dit dit monsieur ! S'il te plaît, on m'a appris que venir les mains vides c'est vilain, je pourrais aller à la cuisine avant d'aller voir le gentil monsieur que je dois aller voir ?"

Précision, par grands plats, c'est de l'ordre de... La taille d'une grosse marmite, mais en moins lourd et le tout rempli de pâte fraiche à gâteau... En tout cas ça en a l'air. Je vais en passer du temps derrière un four s'ils le veulent bien.

"Bah... Je ne suis pas sûr que..."
"Oh aller, Kong ne sera pas contre un petit encas, surtout fait avec amour par un petit ange. En plus, elle a fait tellement d'effort."
"Et pour son rendez-vous ?"
"Je vais le prévenir de son retard, amène là à la cuisine, quand ça sera prêt, tu l'amèneras à la salle principale histoire qu'elle rencontre nos membres présents."
"Tu as surement raison, suis-moi petite... Ha ! Pardon, vous pouvez laisser ça derrière la porte, on s'en occupera après, merci pour vos efforts."

L'homme au chariot allait réagir, mais apparemment il a répondu à sa demande avant qu'elle ne soit faite, je fais comme on m'a appris, je lui mets un peu d'argent dans sa main, un pourboire, je crois ? Mais ça doit être trop, il semble très content... Pour ce que je m'en sers de toute manière ça ira mieux dans sa poche que dans la mienne. Finalement des quatre personnes à l'entrer, il n'en restera temporairement que deux. C'est drôle, ils ont l'air de savoir que j'arrive, mais ils n'ont pas l'air d'avoir peur que je fasse à manger alors qu’au conseil ils refusaient que je le fasse en cas de poison ou autre... Ils sont plus gentils ou ne savent pas ce que je suis ? En tout cas, la robe d'aujourd'hui couvre mon dos, donc on ne voit pas mon tatouage d'araignée pourpre. Une fois dans la cuisine, je peux voir un grand grand monsieur, il est beau ! J'adore sa toque ! Je lui demande l'air bas si je peux emprunter sa cuisine, il semble hésitant, puis je lui montre la pâte pour mettre dans le four... Il la sent, la goûte et me regarde d'un air interrogatif.

"Tu as fait ça toi-même ?"
"Oui monsieur..."
"L'homogénéité et l'utilisation de la levure est bonnes, mais tu as était un peu trop légère avec les épices [...]"

Faisant l'inventaire des défauts de mes préparations, je baisse la tête et m'excuse, j'ai fait une bêtise hein ? D'habitude, je suis punie, mais là, il se contente de frotter sa main sur mes cheveux, je ne comprends pas, j'ai gâché des ingrédients non ? Je me colle à sa main, il semble surpris et même gêner à un instant, puis on va se laver les mains, l'hygiène c'est important ! Ensuite, il corrige les pâtes et on prépare le thé. Il me dit que tout le monde n'aime pas forcément le thé, même si celui-ci est particulièrement raffiné, donc il fait aussi du chocolat et du café. Finalement, quelques heures plus tard alors qu'une odeur d'épice, et d'autres sans subtilités envahissent les environs de l'endroit. Arrivant dans la pièce principale qui doit servir de lieu de rassemblement et de réfectoire ? Je crois il ya des tables tout partout et certains boivent dans de grande chopes, des verres et autres.

"Bon les morfales, la petite vous a fait des cookies et des spéculos. Vous avez intérêt à les apprécier c'est beaucoup de travail vu la quantité. Bon appétit."

Évidemment, c'est peine perdue pour certain et il le sait, par contre il a prévu un petit plat à part juste pour Kong avec une grosse tasse, qui ressemble plus à un tonnelet avec une anse, remplie de thé parfaitement chaud, ni trop, ni pas assez, celui que j'ai amené pour le chef de guilde et qui servira pour tous ceux qui en veulent. De mon côté, je suis derrière le cuisinier, tenant d'une main fébrile une de ses manches. Il y a juste ma tête qui dépasse. Ils font tellement de bruit, j'ai un peu peur. Réaction du chef... Il me prend délicatement et me pose sur un banc pour que je sois en hauteur...

"Bonjour, je ne sais pas qui vous êtes, mais je vous aime déjà ! Vous voulez bien être ma nouvelle famille ?"

Dis le regard légèrement bas, quand même intimidé en quelques sortes par toutes ces nouvelles têtes. Ma chasseuse, elle m'avait dit que quand je suis devant des gens c'est comme ça que je dois faire, car comme ça, ils sont plus gentils... Puis ils font réellement un peu peur.

Je suis dans une grande salle, pleine de nouvelles personnes, pourtant malgré cela, il n'y en a qu'un qui s'approche vraiment et ce n'est pas forcement le plus propre. Un gorille aux allures de porc... Même les plus jeunes de mon ancienne guilde ne se seraient jamais permis de manger aussi mal et s'ils l'avaient fait la correction qui en aurait résulté les aurait recadrés aussi sec. Je l'observe, un sourcil relevé et toujours avec cette même appréhension, il tend une main vers moi... Quel est ce signe ? Je ne comprends pas et je ne veux pas comprendre, il n'est pas question que je le touche dans cet état. Dans ce genre de cas, autant jouer l'idiote. Du coup, je prends un mouchoir en tissus et lui essuie la main comme si c'était normal puis, je fais de même avec son visage.

"Manger aussi salement, c'est un manque de respect pour ceux qui nettoient..."

J'ai été dans la partie des gens qui passent derrière, les limiers ont pour habitude de s'occuper des basses besognes pour les chasseurs et vous n'avez pas envie de savoir ce que pense un limier fraichement éduqué la première fois qu'il doit s'occuper de la lingerie souiller d'un maître gâteux et incontinent... Le monsieur de la cuisine met une main réconfortante sur mon épaule, je lâche une soupe de béatitude peut être un peu trop poussé qui l'interpelle, je me contente de baisser le regard avec du rouge sur les joues. J'imagine que c'était pour me faire remarquer que je n'ai pas répondu au glouton face à moi.

"Merci monsieur Eastwood... Pour la couleur de peau, c'est comme ça que mon ancienne famille marque ses serviteurs et limiers."

Je n'ai rien à cacher, j'imagine que certains le savent déjà. Du coup je me retourne et laisse tomber ma robe assez pour découvrir mon dos... Sauf que malgré moi elle se retrouve vite à mes chevilles. Pour laisser voir que non, on ne m’a jamais appris à porter de sous-vêtement, ma peau en dessous est aussi nue que mes pieds et que j'ai effectivement un grand tatouage.



Ce n'est pas un symbole fait par magie ou avec un tampon à lacryma, c'est un à l'ancienne fait à l'aiguille et l'encre et vu la taille le travail se compte en dizaines d'heures si on collait les séances les unes après les autres.

La réaction immédiate du membre de la guilde le plus proche est de retirer son trench-coat et de me l'enfiler en urgence.

"Il y a un problème ?"

Dis-je l'air réellement étonné, car je ne comprends réellement pas leurs réactions.

"Quand mon chasseur jouait à la poupée ou quand ils nous lavaient, ils n’ont jamais eux ce genre de regard... Vous êtes vraiment bizarre."

Comment est-ce que c'est possible de remettre aussi mal une robe, ce n'est pas comme si c'était une avec corset et tout le tralala en plus. Si bien, que quand il détourne son attention je la retire pour la remettre comme il faut. Du coup, je n'ai pas réellement eu le temps de lui répondre. Le grand papy, papy ? C'est son grand-père ? Enfin il a plutôt dit gros, mais je ne le trouve pas spécialement obèse et même s'il était cela ne serait pas très poli pour un ancien. Chez nous, les plus âgés étaient respectés, car avec l'âge vient la sagesse et le savoir, et le savoir c'est autant le pouvoir qu'une grande maitrise magique généralement.

Je ne comprends toujours pas ces regards, cela ressemble au regard que faisait le premier chasseur quand un plus jeune disait ne pas avoir compris un ordre devant nous ou avoué avoir échoué... De là... De la gêne, je crois ? Étrange, est-ce réellement gênant ? Mais, je sais et est compris que l'homme qui vient d'apparaitre est important, peut-être même le chef de la guilde. Cela fait de lui le chef de famille, je lui dois donc plus de respect et d'attention que les autres. Je commence par lui faire une révérence en tirant les pans de ma robe, dans un mouvement gracieux et faussement mignon qu'on m’a appris à faire.

Les friandises étant séparées dans divers plats, j'en prends deux et en tends en direction de Colt même s'il mange salement... Et un pour le grand monsieur avec le visage souriant. A-il fait une bonne prise ? Une grande victoire ? Non, il semble juste... Naturellement comme ça.

"Vous voir tous sourire naturellement me semble presque étrange... C'est perturbant quand on n'a pas l'habitude..."

C'est vrai non ? Même au conseil de la magie il ne le faisait pas, sauf les demoiselles un peu gagas qui me regardaient aussi comme une petite poupée en porcelaine ou des garçons voyant en moi une petite fille fragile que je suis. Je n'ai pas répondu au porc ! Je ne suis pas aussi malpolie, non ! Cela ne se fait pas et je n'ai pas était éduquée comme ça.

"Pour votre question... Quand les chasseurs attrapent des proies humaines, soient elles sont vendues, soit si elles sont suffisamment jeunes et ont du potentiel elles deviennent des limiers comme moi. Après des années d'éducations, les limiers suivent un chasseur ou peuvent poursuives des petites proies en binôme ou groupe. C'est une sorte de... De hiérarchie ?"

À ce moment-là, une des personnes demande ou pas, je ne suis pas sûr que c'était une question ? Mais dans le doute... En comptant sur ma main pour être sûre de ne rien oublier, baissant, un doigt a chaque possibilité.

"Obéir sans réfléchir, comment capturer une proie, comment remplacer spontanément la douleur par le plaisir, la félicité apportée par le travail bien fait et apprécier l'effort fourni par un chasseur quand il prend la peine de [...]"

Sérieusement, comment peut-on dire "quel genre d'éducation ?" C'est évident non, tout le monde passe par là ? Et puis bande de malpolies ! Je n'ai pas fini de lui répondre, pourquoi se coller à moi et m'enlacer contre son torse. Cette demoiselle est bizarre, en plus elle pleure ! Pourquoi elle pleure ? Je ne comprends pas... Est-ce ça la pitié ? Où est-ce que la vérité l'insupporte ? Je ne le vois pas, mais elle fait à Kong un regard qui me perturberait tout autant si ce n'est plus. Le genre qui dit que s'il ose me renvoyer à ça elle serait fort courroucée pour rester polie. Pourquoi des inconnues ce souci autant de moi alors que je viens d'arriver, je ne fais même pas encore partie de leurs familles. Mais je ne dis rien, non, la sensation d'être collé contre elle, entourée de ses bras, blottit contre elle m'empêche tout mouvement... C'est comme être dans un cocon de douceur et je ne sais pas trop pourquoi, même si c'est la première fois que je ressens ça, j'aime ça.

"Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?"

D'un air naturellement et normalement penaud et perdu face à cet excès de gentillesse que je prends pour de la gratitude qui n'a pas lieu d'être. Le tout en émettant un son qui est entre le ronronnement de chat ce qui est un peu improbable pour un humain et des petits gémissements de bien-être... Ce qui est tout aussi étrange.